Addio Pologna
- Galel Jourih
- 19 juin 2022
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 juin 2022
Me voici sur la route du retour vers la France, en direct d’un petit camping donnant sur le magnifique lac de Garde en Italie.
La motivation n’est plus trop au rendez-vous pour nourrir mon blog en ce moment et ça tombe bien car c’est bientôt la fin de mon aventure. Je reviendrais sur la Belle Errance au gré de mes prochains périples.
Mon appareil photo fait également des siennes comme s'il sentait que c'était la fin d'un voyage.
Début mai, je fus donc de retour au centre de méditation polonais pour faire un cours de 20 jours de méditation en silence. C’est un cours pour les personnes ayant mis en pratique dans leurs vies la méditation Vipassana.
Il y a un certain nombre de prérequis comme avoir déjà participé à plusieurs cours de 10 jours, pratiquer la méditation Vipassana deux heures par jour depuis au moins deux ans, ne pas consommer d’intoxicants depuis 2 ans minimum… Ce n’est pas un cours à prendre à la légère sachant que ça peut remuer et qu’il faut avoir un bagage solide pour pouvoir y faire face si ça arrive.
Bien évidemment, nous sommes accompagnés d’enseignants disponibles pour nous aider si nous rencontrons des problèmes.
Mais à la différence d’un 10 jours de méditation accessible à qui veut apprendre cette méthode de méditation et accompagné pas à pas, nous sommes en quasi autonomie étant considéré comme « d’anciens méditants vipassana ».
C’est plutôt agréable et bénéfique pour notre méditation d’être dans un quasi silence durant ces 20 jours. De même, c’est à nous de gérer nos heures de méditation n’ayant que la méditation de 18 heures obligatoire en groupe. Le reste du temps à nous de choisir entre une petite cellule nous ayant été attribué, notre chambre ou la salle de méditation.
A la question : « Comment ça s’est passé ? » Je n’ai aujourd’hui pas assez de recul pour pouvoir l’expliquer. Ce fut brassant, long parfois, doux et paisible à d’autres moments. Ce fut très changeant en fait et c’est exactement ce que l’on apprend encore et encore par la pratique de la méditation Vipassana.
Les journées ne sont faites que de méditations et durant les moments de pause ou de repas nous essayons d’être continuellement dans l’observation de nos sensations.
Vipassana signifie « observer les choses comme elles sont réellement ».
Cette méthode de méditation consiste à observer avec neutralité ce qui se passe dans notre corps et notre mental, sans essayer de changer ce qui est là.
Faire l’expérience de la réalité, celle du monde extérieur comme celle de notre monde intérieur, telle qu’elle est et non telle que nous voudrions qu’elle soit.
Il s’agit en fin de compte de se libérer de l’avidité (j’aime, je veux, j’aimerais…), de l’aversion (je n’aime pas, je ne veux pas,…) et de l’ignorance, trois causes universelles de la souffrance humaine. Pour but ultime la paix et l’harmonie.
C’est l’une des méthodes de méditation les plus anciennes qui aurait vu le jour en Inde il y a environ 2500 ans.
J’ai retrouvé une dizaine de copains français qui avaient fait le voyage pour participer au cours ou le servir. J’étais heureuse d’être entouré des amis méditants.

De même, comme c’était le premier 20 jours proposé par le centre polonais (qui n’a que 4 ans d’existence), il y avait pas mal de copains polonais qui participais également au cours,
j’étais donc en bonne compagnie bien que je ne les ai pas vue des 20 jours.
Le retour au monde au jour 19 fut encore plus étrange que lors d’un 10 jours mais rapidement on a papoté dans l’herbe comme si on participait à un grand pic-nic improvisé. Le temps était magnifique, c’était joyeux.
Le soir dans mon lit je sentais mon corps vibrer d’agitation dû à la reprise de la parole et je me rendais compte que l’interaction avec d’autres humains peut être bien épuisant. ;)
Le lendemain, c’était déjà la fin du cours et le départ de la plupart des participants qui venait des quatre coins de l’Europe.
Je restais un jour de plus avec ma copine Paulina un suédoise d’origine polonaise super sympa que je raccompagnais le lendemain à la gare.
Je quittais enfin le centre de méditation après plus de 6 mois, non sans un pincement au cœur de ne savoir quand je reverrais mes amis polonais.
Commença alors mon retour vers la France avec une première halte en Pologne près de la frontière tchèque. Joie de se retrouver seule à mon rythme dans un petit coin de verdure près d’une cimenterie et un cimetière de pneu de tracteur.
Un dernier petit tour par L’IMMENSE supermarché de marque allemande Kaufland pour faire le plein de cornichons en bocaux et autre tasse en email (oui, oui depuis mon aveu sur l’amour que je porte à l’email, ma collection s’est encore bien agrandie de tasses et autres casseroles).
Puis direction la république Tchèque ou je roule sans m’attarder. J’y fais quand même une halte pour la nuit dans un petit hostel un peu miteux qui ne prend pas la carte bancaire. Je dois donc aller retirer des couronnes tchèques juste pour pouvoir payer ma chambre.
C’est ensuite l’Autriche et ses montagnes qui m’accueillent à bras ouvert. Très heureuse par ce paysage montagneux après de si long mois dans cette plate Pologne. Je trouve un spot pour la nuit grâce à la super application participative park4night en haut d’une montagne. Au départ de plusieurs randos et à 20 minutes d’un resto d’altitude surplombant les vallées.
J’y reste une journée et deux nuits, je me fais une petite rando et une petite assiette de frites au ketchup : Super gut !
Je suis heureuse de retrouver la vie en van qui demande toute une organisation. Tout a une place ou sinon c’est vite le bordel. Je suis heureuse également de me retrouver seule pour redescendre doucement de mon aventure polonaise et du 20 jours de méditation.
Je reprends ensuite la route vers l’Italie et les Dolomites. Je voulais aller à Venise mais après mon cours de méditation, je sens qu’être en ville n’est pas du tout ce que j’ai envie en ce moment.
C’est donc dans ces fabuleuses montagnes italiennes que j’atterris. Grâce à park4night ou je choisis toujours un peu au hasard ma destination (et les commentaires laissé par les utilisateurs), je me retrouve dans un super spot avec une fontaine, des toilettes, une balançoire, des tables en bois sous un grand abri. Il y a même un four à pizza en construction. La rivière est à 2 pas, c’est trop chouette.
Comme je ne suis pas encore en haute saison je me retrouve souvent seule sur les lieux mais dès la saison touristique, l’application étant victime de son succès, les endroits peuvent souvent être pleins quand on arrive. C’est le jeu ma pauvre Lucette !
Le lendemain, j’arrive en plein cœur des Dolomites touristique et il y a beaucoup de monde . J’essaye de lire des blogs de voyageurs en vans ayant fait le tour des Dolomites. Tout est payant ici, les parkings, les accès aux beaux spots,… Ça me décourage un peu mais je m’arrête dans un petit village sans prétention en amont de la vallée touristique et je savoure mon premier café à l’italienne.
Tout le village passe par ce café communautaire. Je me laisse bercer par la douce mélodie de la langue italienne et reprends la route au gré des vues splendides et changeantes. Je trouve un super spot mais décide de passe d’abord par l’office du tourisme de Cortina d’Ampezzo. La nana m’apprend que le lendemain la journée sera pourrie et qu’il vaut mieux ne rien faire et rester au chaud… La blague quand on habite dans un petit jumpy ! Moi qui comptais sur cette journée pour faire de jolies randos, c’est râpée !
Je retourne à mon spot pour la nuit et mon amie la pluie s’invite au rendez-vous. Le lendemain, elle est toujours là et moi j’ai le moral en berne.
Je me questionne sur ce que j’ai envie de faire, reprendre la route ou attendre que ça se calme ? Finalement étant à 3 minutes d’une super rando je me motive. La rando est plus longue et ardue que ce que j’imaginais mais je ne suis pas déçue en arrivant au lac de Sorapis. La pluie s’est finalement arrêtée et au vue du nombre de personne que je croise sur ce si petit sentier, je ne suis pas mécontente de finalement le faire un jour de mauvais temps. Les jours de beau temps il doit y avoir foule.
Une petite pizza pour me réconforter et faire honneur à la gastronomie italienne et je me revoilà sur la route vers 20 heures. La route de montagne ça zigzague et la nuit tombe vite alors je change rapidement mes plans pour trouver un sport à 10 minutes d’où je me trouve. Banco! c’est encore un super endroit en haut d’une montagne, ça en devient presque lassant. ;)
Le lendemain direction le lac de Garde à quelques heures de là. Je roule sous un cagnard à 30° alors que la nuit précédente je me suis caillé les miches avec 9°, un bonnet et mon super duvet -10° confort.
La dernière heure est interminable avec des bouchons sans fin QUAND SOUDAIN au détour d’un virage j’aperçois le lac de Garde.
La vue surplombant le lac est à couper le souffle, c’est magnifique. Je ne m’attendais pas à une telle claque de beauté.
En fait, j’en pleure littéralement tellement c’est beau et que le soleil m’a complètement ramollie le cerveau. La route qui longe le lac continue à m’émerveiller et j’arrive au camping Pai da Maria que mon ami park4night m’a conseillé.
Ce soir j’avais envie de me payer le petit luxe d’une douche et d’un emplacement sûr et plat.
Je profite de la fin de journée pour faire un petit plouf dans l’eau translucide du lac sous le regard amusé des pécheurs italiens bedonnant. Je retourne à mon Jumpy bien entouré au camping entre des hollandais en slip et des italiens en caravanes tellement bien aménagées que je me demande s’ils ne vivent pas là à l’année.

Je savoure d’être au camping, de faire ma petite cuisine tranquille et ma petite vaisselle sans soucis d’économie d’eau. Le lendemain je décide de rester une nuit de plus et je vais faire la limace en bord de lac toute la journée.
Premier soleil après 6 mois à l’est, c’est donc rouge comme un homard que je fini la journée, brulée au 37eme degré et ayant fini un bouquin un peu pourri commencé le matin même.
La dolce vita à l’Italienne me réussit plutôt bien. Je n’avais jamais voyagé aussi longtemps en Italie et je suis touché par la diversité et la beauté (des beaux italiens)des paysages et de la gastronomie molto bene !
Actuellement, je suis à ma table de camping, j’ai l’impression qu’il y a une sorte de règle tacite du bon campeur ou à partir de 23h tout le monde va dormir alors que l’heure d’avant c’était la grosse rigolade avec radio italienne à fond et partie de scrabble endiablé chez les hollandais en slip (je doit rétablir la vérité, ce sont des flamands mais toujours en slip).
Je ne sais pas comment je vais fermer les portes de mon Jumpy sans les réveiller alors je vous laisse sur cette prochaine aventur à vous raconter avant mon retour en France.
Bisous à tous
ps: Bon en fait depuis je suis rentrée en France et j'ai la chance de vivre la canicule et franchement c'est une super expérience...
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